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Relèvement des plafonds du Livret A et du LDD : quelles conséquences, 4 ans après ?

Le 1er janvier 2013, le gouvernant de Jean-Marc Ayrault a mis en place une hausse du plafond maximum de dépôt du Livret A et du Livret de Développement Durable (LDD). Le premier est passé de 15 300 à 22 950 €, tandis que le second a vu son plafond tout simplement doubler, de 6 000 à 12 000 €. Cependant, cette mesure emblématique a été sévèrement épinglée dans un rapport de la Cour des comptes publié en mars 2017, soit plus de 4 ans après sa mise en application.

Un cadeau aux classes aisées

64% des Livrets A en France sont crédités de moins de 1500 euros. En un seul chiffre, l’intégralité de l’argumentaire sur ce relèvement de plafonds vole en éclats. Cette mesure était défendue en raison de sa capacité à redorer le Livret A et le LDD, qui font partie des modes de placement préférés des Français aux côtés de l’assurance-vie. Mais les classes moyennes n’en ont pas profité du tout : ce sont les ménages les plus aisés qui ont pu accroître les liquidités stockées sur des livrets d’épargne qui étaient auparavant pleins.

Nous avons donc été témoins d’une recrudescence des transferts d’argent, de placements fiscalisés vers ces deux livrets défiscalisés que sont le Livret A et le LDD. Bilan : la dépense fiscale et sociale de l’Etat a plus que doublé, pour atteindre 2 milliards d’euros en 2013 contre 900 millions en 2011. Nul doute que le phénomène a continué sa course les années suivantes, en l’absence de réformes supplémentaires sur ces plafonds.

relevement plafonds epargne - illustration

Le système bancaire une nouvelle fois gagnant

Mais que sont donc advenus ces fonds débloqués ? Ont-ils bénéficié aux consommateurs et aux citoyens, par le biais de logements sociaux, comme cela avait été annoncé ? Que nenni ! Une fois de plus, le système bancaire et les organismes chargés de la collecte du Livret A et du LDD s’en sont mis plein des poches. Au total, ce sont 30 milliards d’euros de ressources collectées qui sont retournés dans les poches des grandes banques françaises. Ces dernières se sont donc appropriées les bénéfices de cette mesure « sociale » sans vergogne, et sans que personne n’exige qu’elles rendent des comptes a posteriori.

C’est pourquoi la Cour des comptes appelle à la retenue et à la réflexion concernant toute nouvelle action de relèvement sur ces plafonds de livrets. Le contribuable pourrait bien à nouveau en supporter les coûts.

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  • 21 juin 2017