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Tout ce qu’il faut savoir sur le Livret A

Première solution d’épargne et placement le plus populaire auprès des Français, le Livret A a en effet de nombreux atouts à faire valoir. Il s’agit d’une épargne réglementée, et donc on ne juge pas une banque sur son livret A, puisqu’ils sont identiques quel que soit l’établissement. C’est donc tout naturellement que toutes les banques en ligne le proposent, de Hello Bank à BforBank, en passant par ING Direct ou Boursorama, le Livret A, est le compte épargne par excellence. Qu’elle est l’origine de son succès, comment ont évolué les taux, et comment fonctionne cette épargne, on vous dit tout.

L’histoire du Livret A

livret a histoire

Le Livret A n’est déjà plus tout jeune, et il résulte d’un syndrome bien français qui est l’endettement. En effet, la crise en France n’est pas nouvelle, et c’est presque une tradition dans l’hexagone que d’être endetté. C’est donc après les guerres napoléoniennes que pour renflouer les caisses et solder ses comptes, le roi Louis XVIII pense à utiliser l’épargne des Français. Il autorise alors la création de la Caisse d’Épargne de Paris, et le Livret d’épargne (ex livret A), voit alors le jour, le 22 mai 1818.

À l’époque, le taux de rémunération laisse rêveur, puisqu’il est de 5 %, l’argent placé reste disponible à tous moment pour les épargnants et est garanti par l’état. C’est effectivement un très bon moyen pour inciter les Français à placer leurs économies dans les banques. Pour autant le succès n’est pas immédiat, puisque la première année seulement 352 livrets sont ouverts.

Il faut attendre 1835, soit prés de 20 ans plus tard, pour dépasser la barre des 100 000 livrets, et 25 ans de plus pour atteindre les 2 millions de comptes ouverts. En 1875, les bureaux de poste deviennent des banques et peuvent à leur tour proposer ce produit à leurs clients, la démocratisation du Livret d’épargne est alors en marche.

Ce n’est ensuite qu’en 1966 qu’on lui donne le nom de livret A, et en 1975 une première banque indépendante de l’état (le Crédit Mutuel) est autorisée à le proposer. Il faudra attendre jusqu’en 2009 pour que la libre concurrence s’empare du marché et que tous les établissements bancaires puissent proposer le livret A à leur clientèle. Aujourd’hui, 92,4 % des Français possèdent un livret A, c’est le placement le plus répandu en France et de très loin.

En 1894, le livret d’épargne trouve sa véritable fonction, et sert à la création de logements sociaux. Encore aujourd’hui, c’est une des principales raisons d’être de ce livret qui finance prés de 30 % de ces logements.

L’évolution du taux du livret A

taux livret a 2016

Depuis le 1er août 2015, le taux de rémunération du livret A n’a jamais été aussi bas avec un pauvre 0,75 %. Le taux est calculé à partir de deux méthodes bien différentes, 2 fois par an, le 15 janvier et le 15 juillet.

La première consiste à calculer le taux entre « la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l’Euribor 3 mois et de la moyenne mensuelle de l’Eonia, et, d’autre part, l’inflation en France mesurée par la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice Insee des prix à la consommation de l’ensemble des ménages », selon le règlement n° 2003-03 du Comité de la réglementation bancaire et financière.

La seconde méthode est un peu plus simple, puisqu’elle consiste à majorer d’un quart de point (0,25 %) l’inflation, qui est l’indice des prix à la consommation.

Après que ses deux calculs soient faits, c’est toujours le taux le plus élevé qui est retenu et arrondi au quart de point le plus proche. Ce résultat est ensuite envoyé par la Banque de France au directeur du Trésor, qui publie et impose donc le nouveau taux applicable.

Toutefois et comme c’est le cas actuellement, le gouvernement peut décider de ne pas respecter ces règles. Si on trouve par exemple que le taux actuel est bas, il faut savoir qu’il ne devrait être que de 0,50 % en suivant les méthodes de calcul.

Pour la petite histoire, c’est en 1981 que le taux de rémunération était le plus élevé avec 8,5 % par an. Depuis il ne cesse de baisser, avec quelques sursauts tout de même en 2006 et 2012.

Comment fonctionne le Livret A

livret a principe fonctionnement

Il faut tout d’abord savoir que le Livret A n’est soumis à aucun prélèvement obligatoire, les versements sont donc totalement libres, sans influence sur le taux. Il est ensuite fiscalement intéressant puisqu’il est net d’impôt, il n’est donc pas assujetti à l’impôt sur le revenu, ni aux prélèvements sociaux.

Les intérêts sont ensuite calculés chaque quinzaine, à partir du 1er ou du 16 de chaque mois. Si on dépose donc de l’argent le 2 janvier sur le livret, les intérêts ne commenceront à être calculés qu’à partir du 16 janvier. De la même façon, si vous retirez de l’argent le 15 mai, le montant retiré ne produira pas d’intérêts pour la quinzaine du 16 au 31 mai. Enfin, vous recevez vos intérêts à la fin de chaque année, soit le 31 décembre.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un compte courant, et aucun découvert n’est donc accepté sur le Livret A. On ne peut retirer au maximum, que la somme présente sur le livret.

Quel est le plafond maximal ?

Il faut se référer au Code monétaire et financier qui stipule dans ses articles L221-1 à L221-9 et R221-1 à R221-9, toutes les règles en vigueur concernant le livret A. Certains décrets modifient toutefois ses règles, comme le décret 2012-1445 du 24 décembre 2012 qui avait augmenté le plafond du livret A.

Une personne physique peut donc déposer jusqu’à 22 950€ depuis ce décret et les personnes morales ont quant à elles droit à un plafond de 76 500€. Avant 2012, l’épargnant lambda ne pouvait pas placer plus de 15 300€.

Un livret garanti par l’état

C’est l’état qui garantit les fonds déposés sur un livret A, sans aucune limite. Si une banque fait faillite, votre argent sera alors récupéré dans sa totalité, c’est donc un placement parfaitement sécurisé. Ce n’est pas le seul livret à bénéficier de cette garantie puisque le Livret Développement Durable (LDD) et les livrets d’épargne populaire (LEP) ont également la même protection.

Qui peut ouvrir un Livret A ?

ecureuil epargneLe Livret A jouit de condition d’entrée particulièrement simple, puisque tout particulier, qu’il soit majeur ou mineur peut en bénéficier. L’unique condition à son ouverture est de ne pas déjà en posséder un dans un autre établissement. Cette règle est en vigueur depuis le 1er janvier 2013, la multi-détention est donc interdite, et les banques doivent vérifier que l’épargnant ne possède pas un autre livret dans un établissement concurrent.

En cas d’infraction à cette unique règle, l’épargnant s’expose à une amende de 2 % de l’encours du livret surnuméraire, et à l’imposition des intérêts jusque-là exonérés.

Les mineurs peuvent ouvrir un livret sans avoir besoin de l’appui de leurs parents ou représentant légal. En revanche, ils ne pourront retirer leur argent qu’après leur seizième anniversaire, sauf opposition du représentant légal.

Enfin, des personnes morales, comme des associations, certaines organisations ou encore des syndicats peuvent eux aussi ouvrir un livret A.

À quoi sert l’argent collecté par les banques ?

À la fin de l’année 2014, l’encours total du Livret A atteignait prés de 235 millions d’euros, d’après les données fournies par la Banque de France. Les banques ne stockent en réalité que 35 % de l’argent collecté, et ce sont les Caisse des dépôts qui stockent les 65 % restant.

Les banques touchent une commission pour la prise en charge des coûts générés, mais ont des règles strictes concernant l’utilisation de cet argent. Il doit servir notamment, en priorité, au financement des PME.

En ce qui concerne l’état, plus de 50 % est utilisé pour financer les logements sociaux et la politique de la ville, 5 % environ financent les collectivités territoriales, 3 % sont utilisés pour les prêts d’infrastructures dites durables et enfin 2 % sont prêtés à des PME.

Le reste de l’argent récolté est investi sur les marchés financiers. En 2014 ce sont donc prés de 100 milliards d’euros dont bénéficier le fonds d’épargne, environ 80 % sont placés dans des « actifs taux », et le reste dans des actions.

Si tout l’argent n’est pas prêté mais essentiellement placé, c’est, bien sûr, pour pouvoir répondre aux demandes de retrait des épargnants.

Finalement, une bonne partie sert également à rembourser la dette de l’état, pour à nouveau pouvoir emprunter, et l’argent des banques sert essentiellement au financement des PME. Le logement social bénéficie donc de cette manne financière, mais dans une mesure moindre de celle annoncée au départ.

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