Klarna veut bousculer les pratiques du marché bancaire

Elle n’existait pas il y a 12 petites années, et fait aujourd’hui partie des grands groupes bancaires européens. La banque suédoise Klarna veut continuer sur sa lignée couronnée de succès, et franchir le pas de la banque de détail.

Klarna, ou la réinvention du paiement en ligne

La création de Klarna s’est fait sur une idée simple : les vendeurs aiment être payés lorsqu’ils délivrent un produit, et les acheteurs aiment payer lorsqu’ils ont le produit en main. Or, si ce postulat ne pose pas de problèmes outre mesure dans le commerce physique, il devient épineux dans la vente en ligne. En effet, il faut bien souvent attendre plusieurs jours entre le moment où le produit est expédié des entrepôts de l’e-commerçant, et le moment où il est réceptionné par le client. Cette période d’incertitude et de risque est un point névralgique de la relation entre le grand public et l’e-commerce.

L’idée de Klarna, c’est de proposer à ses clients d’avancer une somme d’argent correspondant au paiement. De fait, l’e-commerçant est payé au moment de la commande, et que le client est débité au moment où il la reçoit. La banque accepte donc de couvrir cette part de risque.

Cette petite idée a porté Klarna au rang des plus grandes banques européennes : l’entreprise a déclaré pas moins de 13 milliards d’euros de transactions traités, pour un chiffre d’affaire d’environ 370 millions d’euros. La force de Klarna est qu’elle peut facilement s’affranchir des barrières frontalières : la banque estime que 60 millions de clients ont sollicité ses services, ainsi que 70 000 e-commerçants.

klarna bank - illustration

Le modèle Ryanair, et sa disruptivité

Pourquoi parler d’avion sur un site de banques en ligne ? Parce que Ryanair, célèbre compagnie aérienne low-cost, a réussi un tour de maître qui est régulièrement cité comme référence par des groupes bancaires. Ces petites FinTechs qui rêvent de devenir grandes, et qui calquent leur modèle de réussite sur Ryanair, qui a su arriver sur le marché par la bonne porte, au bon moment, et avec les bonnes idées. Lors de son entrée sur le marché du transport aérien, Ryanair avait su s’imposer grâce à une offre low-cost très concurrentielle par rapport au reste du marché.

Klarna veut être au secteur bancaire ce que Ryanair a été au marché aérien : un électrochoc. De l’aveu du DG de Klarna lui-même, Sebastien Siemiatkowski, « de nouvelles règles ont posé les bonnes conditions préalables pour la destruction de ce secteur. Mais il faut un Ryanair pour y arriver. » Nul doute que Klarna Bank voudra jouer ce rôle dans un futur proche.

La banque de détail, prochain horizon

Après 20 mois de procédure, Klarna a officiellement obtenu sa licence bancaire, et va désormais exister juridiquement sous le nom de Klarna Bank. Cette licence va lui permettre d’accéder au niveau des banques de détail 100% en ligne telles qu’ING Direct, Boursorama, Fortuneo et bien d’autres. Ces dernières exercent déjà une concurrence féroce face aux banques de réseau, qui doivent assumer les coûts de leur superstructure.

Klarna Bank devrait commencer par les services financiers de base, avant d’élargir son scope d’action. La banque en ligne se refuse pour l’instant à développer des services tels que les prêts immobiliers, préférant centraliser ses efforts sur l’accélération et la pérennisation de sa croissance.

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  • 21 juin 2017